• Paris

     

    Paris montre toujours les dents. Quand il ne gronde pas, il rit. Victor Hugo

    Paris...Paris...Paris...

    C'est dans le XIIème arrondissement, que je vis le jour. Et ce 8 octobre 1986, fut le commencement d'une grande histoire d'amour entre Paris et moi.

    Alors que certains jugent Paris comme une ville grisatre, impersonnelle et dénuée d'humanité; je rêve d'y vivre, de flâner parmis ses rues, de sentir ses ordeurs, d'écouter son chant.

    On n'a beau être seul, on ne se sent jamais seul: tous ses monuments, tous ses immeubles, tous ses cafés, tous ses parcs portent en eux une histoire, et l'a perpetuent à travers le temps. Se promener dans les allées pavées du cimetière du Père Lachaise, sous ces grands maronniers, s'assoir sur ces vieux bancs: s'est respirer la vie, se laisser porter à travers les époques. Quel bonheur de pouvoir s'imaginer, s'asseyant sur les chaises de velours rouges, les maris, canne à la main et chapeau haut de forme, accompagnés de leur femmes en longues robes, venir assister à la dernière représentation à la mode sous Napoléon III. Et comment ne pas penser à Rousseau (bon seul pour les Aranjistes (d'Aranjo), j'en conviens), quand on foule le parvis de Notre-Dame, qui, doutant de son travail, était venu déposer son manuscrit sur l'autel.

    Paris c'est tous ça, mais c'est aussi, son métro, avec ce bruit inimintable des portes qui se ferment, avec ces habitués, qui sacoche à la main, marchent tête baissée vers leur prochaine correspondance, laissant tomber machinalement une pièce à l'homme au violon. Puis c'est aussi ces petits magasins inédits du Marais ou ces grands magasins chics de la rue Montaigne.

    Quel plaisir de pouvoir traverser Paris derrière un scooter, sous un soleil de fin d'après-midi, et ainsi d'admirer ces bords de Seine, ces places, ces rues et ces gens, touristes ou habitués vivre dans cette magnifique ville qu'est Paris!

    C'est une ville unique, où les hommes on fait l'Histoire. Les hommes ont fait la fête, ont fait la guerre, les hommes y sont nés et y sont morts. Elle a toujours été là, immobile et majestueuse, rassurante et terrifiante.

    Je t'aime, Ô ma très belle, ô ma charmante...
    Que de fois...
    Tes débauches sans soif et tes amours sans âmes,
    Ton goût de l'infini,
    Qui partout, dans le mal lui-même, se proclame...
    Tes bombes, tes poignards, tes victoires, tes fêtes,
    Tes faubourgs mélancoliques,
    Tes hôtels garnis,
    Tes jardins pleins de soupirs et d'intrigues,
    Tes temples vomissant la prière en musique,
    Tes désespoirs d'enfant, tes jeux de vieille folle,
    Tes découragements,


    Et tes feux d'artifice, éruptions de joie,
    Qui font rire le Ciel, muet et ténébreux.

    Ton vice vénérable étalé dans la soie,
    Et ta vertu risible, au regard malheureux,
    Douce, s'extasiant au luxe qu'il déploie.

    Tes principes sauvés et tes lois conspuées,
    Tes monuments hautains où s'accrochent les brumes,
    Tes dômes de métal qu'enflamme le soleil,
    Tes reines de Théatre aux voix enchanteresses,
    Tes toscins, tes canons, orchestre assourdissant,
    Tes magiques pavés dressés en forteresses,

    Tes petits orateurs, aux enflures baroques
    Prêchant l'amour, et puis tes égouts pleins de sang,
    S'engouffrant dans l'Enfer comme des Orénoques,
    Tes sages, tes bouffons neufs aux vieilles défroques.
    Anges revêtus d'or, de pourpre et d'hyacinthe,
    Ô vous! soyez témoins que j'ai fait mon devoir
    Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
    Car j'ai de chaque chose extrait la quintessence,
    Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or.


    Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal


     


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